28 janvier 2011

Bilan 2009 des Auto Entrepreneurs

Ce bilan, réalisé par la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services fait apparaitre les constat suivants :

En 2009, pour la première année de sa mise en œuvre, le régime de l’auto-entrepreneur a suscité la création de 322 000 entreprises dont près de 300 000 sont de pures créations. Sans la mise en place du régime, la plupart - 90 % d’entre elles - n’auraient pas vu le jour.
Au total, près de la moitié des créations d’entreprises en 2009 - auto-entreprises et entreprises "classiques" - est imputable à la mise en place du régime de l’auto-entrepreneur.

Si le régime a davantage attiré les hommes - deux tiers des créateurs d’auto-entreprises -, il a séduit des porteurs de projets de tous âges, dans tous les territoires, notamment ruraux mais aussi urbains, et dans une grande variété de secteurs d’activité, plus particulièrement le commerce, les services aux entreprises et aux ménages et la construction.

45 % des auto-entrepreneurs, soit 145000 d’entre eux, ont déclaré un chiffre d’affaires en 2009, pour un montant moyen de 6 300 euros, généralement sur une période inférieure à 12 mois.
Au total, c’est donc au moins un milliard d’euros de chiffre d’affaires qui a été réalisé, compte tenu des délais accordés pour les déclarations de chiffre d’affaires. Parmi les créateurs "purs", le taux des déclarants est de 42 %, pour un chiffre d’affaires moyen de 5100€.

Le régime de l’auto-entrepreneur doit intégrer deux caractéristiques essentielles :
  • la jeunesse des auto-entreprises
  • l’originalité de sa finalité.
La jeunesse des auto-entreprises explique pour une bonne part un "taux de déclaration" et un chiffre d’affaires moyen par "déclarant" largement inférieurs à ce qu’ils seront à terme.

La finalité originale du régime impacte les revenus tirés de l’auto-entreprise

Elle procure soit un "revenu de complément", soit elle constitue la véritable première étape d’une "démarche entrepreneuriale" vers une entreprise de taille plus conséquente et qui sort des limites du régime.

Profils des Auto-entrepreneurs

Un peu moins de la moitié du total des auto-entrepreneurs sont à la recherche d’un revenu de complément. Ils sont plus diplômés et plus âgés que les autres et exercent plus fréquemment une activité de services aux entreprises. Ils disposent presque tous d’autres revenus : 70 % ont une autre activité, dans la plupart des cas salariée, et 10 % sont retraités. Pour ces auto-entrepreneurs, un chiffre d’affaires limité par rapport à une petite entreprise individuelle "classique" est donc assez logique.

Les auto-entrepreneurs inscrits dans une "démarche entrepreneuriale" représentent un peu plus de la moitié du total des auto-entrepreneurs.

La recherche d’un chiffre d’affaires est plus importante pour eux, d’autant qu’ils n’ont pas d’autres revenus du travail que celui qu’ils tirent de leur auto-entreprise, à moins qu’il ne s’agisse de salariés qui lancent leur entreprise et qui abandonneront leur emploi dès que leur nouvelle activité les amènera au-dessus du seuil compatible avec le régime de l’auto-entrepreneur. Leur chiffre d’affaires annualisé peut être estimé à 10 000 euros environ.

Une situation originale donc que celle d’auto-entrepreneur, difficile à apprécier en termes de revenus et par conséquent, en termes d’emplois. De fait, concernant les auto-entrepreneurs inscrits dans une "démarche entrepreneuriale" alors que les deux tiers exerçaient une activité lors du lancement de leur projet, un an plus tard, ils n’étaient plus que 20 % dans cette situation, imposant le statut d’auto-entrepreneur au moins pour une partie de leur activité.

Quant au frein à la création d’emplois dans les entreprises "classiques", celles-ci préférant, au lieu d’embauches supplémentaires, recourir à la sous-traitance auprès des auto-entrepreneurs, il est limité. En effet, moins de 10 % des entreprises ont recours à la sous-traitance auprès des auto-entrepreneurs et il ne s’agit, dans la majorité des cas, que de pallier des pics d’activité ou bien des absences ou congés de salariés.

Autre grande question : le recours par les chômeurs au régime de l’auto-entrepreneur.

Le régime attire relativement moins les chômeurs que la création classique d’entreprise. D’après l’enquête menée auprès des auto-entrepreneurs, 15 % seulement d’entre eux étaient chômeurs lors de la création de leur auto-entreprise.
Si l’on restreint l’analyse aux auto-entrepreneurs dont l’activité est permanente et qui ont créé leur auto-entreprise, le taux de chômeurs créateurs d’auto-entreprises est plus élevé, à 22 %. Mais il reste très inférieur à la part des chômeurs (près de 45 %) parmi les créateurs d’entreprises individuelles sans salarié.

Le régime de l’auto-entrepreneur

Le régime de l’auto-entrepreneur est particulièrement simple et souple. Toutefois, l’auto-entreprise ne peut réussir que si elle repose sur un projet économiquement viable, permettant de dégager des revenus, et si les motivations de l’auto-entrepreneur correspondent aux avantages du régime.

Selon l’enquête auprès des auto-entrepreneurs, en juin 2010, 12 % des 235 000 auto-entrepreneurs ayant créé leur entreprise au cours des trois premiers trimestres de 2009 avaient abandonné leur projet, ce qui peut être rapproché du taux de disparition des entreprises nouvelles sans salarié au bout d’un an (18%).

Les trois quarts des auto-entrepreneurs ayant abandonné leur projet n’avaient pas réussi à dégager de recettes. Certains secteurs sont moins concernés, tels que la construction et les services aux entreprises.

L’absence d’une expérience antérieure d’entrepreneur n’augmente que peu le risque d’abandon, un élément important pour un régime qui s’adresse à une population nouvelle de créateurs d’entreprises. Par contre, les créateurs d’auto-entreprises pour lesquels le choix du régime n’est pas pertinent au regard des avantages qu’il procure - simplicité et niveau des charges notamment - abandonnent plus fréquemment que la moyenne. De même, ceux qui connaissent mal les contraintes bancaires liées à la création d’une entreprise sont plus exposés que la moyenne à l’abandon de leur projet.

Quant à la concurrence exercée par les auto-entreprises, moins du quart des entrepreneurs la considère comme plus forte que celle des autres entreprises, ce point de vue étant toutefois fortement lié à la nature de leur activité. Ainsi, dans la construction, ce sentiment est nettement plus élevé.